La parité dans les STEM à l'heure du numérique
La Journée internationale des droits des femmes (JIF) 2023 a pour thème « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l'égalité des sexes », autrement dit comment s'attacher à donner les mêmes chances de réussir à chacune et à chacun. Sandvik Coromant est un spécialiste mondial des outils de coupe qui place les hommes et les femmes au cœur de ses activités. En voici pour preuve l'expérience de sa présidente, Helen Blomqvist.
L'une des missions premières de la JIF est d'encourager des cultures professionnelles inclusives où les femmes puissent librement évoluer dans leur carrière et où leurs réalisations ne sont pas reléguées au second rang. Cette année, la campagne est axée autour de la parité et sur le fait qu'offrir l'égalité des chances ne suffit peut-être pas. Bien. Alors comment pouvons-nous rendre le monde digital d'aujourd'hui inclusif ?
Chez Sandvik Coromant, 43 % des postes de direction sont actuellement occupés par des femmes. Ce chiffre est supérieur à la moyenne du secteur que le CMI (Chartered Management Institute) estime à 38 %. Cependant, si l'on considère l'ensemble de l'industrie manufacturière, il est clair qu'il y a encore beaucoup à faire pour parvenir à une véritable parité. Un récent rapport du Manufacturing Institute a révélé que les femmes ne représentent que 29 % de la main-d'œuvre du secteur manufacturier.
Ce qui est encore plus étonnant est que, toujours selon ce rapport, 63 % des femmes qui souhaitent entrer dans ce secteur doivent faire face à des difficultés liées au manque de flexibilité et que près de la moitié d'entre elles sont découragées par les problèmes de garde d'enfants. Ce chiffre n'est que de 8 % pour les hommes.
Il semble donc que les femmes désireuses de réussir dans l'industrie manufacturière soient encore confrontées à des défis supplémentaires, comparativement à leurs homologues masculins. Si l'industrie veut vraiment atteindre la parité, elle doit prendre à bras le corps les préjugés inconscients auxquels certains groupes sont confrontés. Mais les entreprises doivent d'abord prendre conscience que la parité à l'embauche ne se résume pas à une question de quota. Elles doivent réaliser que la parité peut apporter de réels avantages à leurs activités.
Il est temps d'agir
Une étude du Wall Street Journal visant à examiner la diversité et l'inclusion parmi les entreprises du S&P 500 (NDT, le CAC40 des États-Unis) a révélé que « les cultures diverses et inclusives procurent aux entreprises un avantage concurrentiel par rapport à leurs homologues ». De plus, un rapport McKinsey réalisé avant la pandémie (Delivering Through Diversity) a montré que les entreprises du premier quart du classement en matière de diversité des sexes au sein de leurs équipes de direction avaient 21 % de chances en plus d'atteindre une rentabilité supérieure à la moyenne. Pour ce qui est de la diversité ethnique et culturelle, ce chiffre atteint 33 %.
Malgré les efforts déployés pour accroître la diversité, nombre d'entreprises n'en font toujours pas assez. En janvier 2023, le cabinet Gartner a publié une enquête détaillant les cinq principaux défis auxquels sont confrontés les responsables de la diversité, de la parité et de l'inclusion : plus de la moitié n'assument pas la responsabilité de matérialiser concrètement la diversité dans leur entreprise, tandis qu'un tiers d'entre eux estiment qu'ils n'ont pas le pouvoir d'apporter de réels changements.
Il est clair que les entreprises doivent faire de sérieux efforts pour tirer réellement profit de la diversité des équipes. Une façon d'encourager la parité au sein de ces environnements de travail est de faire entendre la voix de celles qui y ont déjà les deux pieds. Sandvik Coromant a choisi d'en discuter avec sa présidente, Helen Blomqvist.
À la rencontre de la présidente
Après avoir débuté sa carrière chez Sandvik Coromant en qualité d'ingénieure d'études il y a 20 ans, Helen Blomqvist a gravi les échelons avec succès : elle est la présidente de l'entreprise depuis 2020. Ses nombreuses expériences en tant qu'ingénieure ont façonné sa carrière, chaque défi devenant une occasion d'apprendre. « Je vois le feedback plutôt comme une chance de s'améliorer qu'une simple critique. Je ne cesse d'apprendre, et tout le monde chez Sandvik Coromant peut m'apprendre quelque chose », explique-t-elle.
« Pour offrir des chances équitables et égales à tous les membres de l'organisation, il est important de toujours apprendre en vue de nous améliorer. Sandvik Coromant utilise un système de feedback régulier par lequel les employés peuvent exprimer anonymement ce qu'ils ressentent à leur poste. Notre enquête la plus récente a révélé que 82 % des sondés estiment pouvoir être eux-mêmes au travail, tandis que 83 % se disent fiers de travailler chez Sandvik Coromant. Ce sont de bons chiffres, mais il est toujours possible de faire mieux. »
Helen est convaincue qu'une culture de l'apprentissage nourrit la curiosité et stimule l'innovation, et qu'il est important d'offrir la possibilité de développer ses compétences et de favoriser le développement personnel. « Le concept de parité consiste essentiellement à offrir des possibilités de développement équitable et à veiller à ce que chacune et chacun se sente à l'aise, utile et épanoui au travail, » ajoute-t-elle.
« Une initiative de Google, appelée 20% time, a toujours suscité mon admiration. Ces 20 % de temps de travail consacrés à des projets autres que leur activité principale permettaient aux employés de se concentrer sur la créativité et l'apprentissage, en dehors des responsabilités de leur poste. C'est ainsi qu'ont vu le jour Gmail et bon nombre d'autres grandes réussites de l'entreprise. »
« Bien que je n'investisse pas autant de temps dans d'autres activités, j'essaie de montrer l'exemple et de consacrer 90 minutes chaque semaine à mon propre apprentissage. Qu'il s'agisse d'assister à une formation ou de parler à l'un de nos experts en produits, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre pour moi. Bien entendu, la mise en avant de cette culture de l'apprentissage n'est pas le seul moyen de parvenir à la parité au travail, et les actions restent toujours plus éloquentes que les mots, mais le fait que cet espace de développement existe, que chaque individu puisse l'exploiter à son rythme et en tirer un bénéfice personnel, joue un rôle déterminant dans la diversification de la main-d'œuvre. »
Les faits parlent d'eux-mêmes : l'industrie doit faire davantage pour encourager les femmes à entrer dans le secteur manufacturier. Des événements comme la JIF sont essentiels pour que les femmes soient conscientes des possibilités qui s'offrent à elles et qu'elles ne doivent être freinées par aucun stéréotype. Toutefois, partager des récits de femmes ayant surmonté les obstacles et développé de véritables innovations industrielles est peut-être encore plus important pour former la prochaine génération de héros et d'héroïnes de l'industrie.
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